Le tribunal de Grasse

Le tribunal de Grasse mobilisé contre un « déficit d’attractivité »

Dix magistrats, six du siège et quatre du parquet, ainsi que six greffiers et adjoints administratifs ont été présentés lors de l’audience d’installation du lundi 30 septembre.


« Si nous sommes heureux d’accueillir de nouvelles forces vives, nous devons à la vérité de dire que Grasse est loin d’être à effectif plein », a expliqué la présidente du TJ Emmanuelle Perreux. Elle a détaillé qu’il y avait encore deux postes vacants et même bientôt trois en raison du départ pour six mois à Nouméa d’un magistrat qui vient à peine d’arriver. Elle s’est par ailleurs montrée très prudente quant aux quatre créations annoncées d’ici 2027 dans le cadre du plan pluriannuel pour la justice, à cause des restrictions à venir pour le budget de la justice. « Le tribunal de Grasse subit visiblement un déficit d’attractivité du fait de sa localisation à l’extrême est de la France et de sa réputation de vie chère. Le nombre de candidats est donc réduit et pour certains postes, il n’y a même aucun candidat », a relevé la présidente. Face à un sous-effectif chronique, aggravé par une attractivité en berne (phénomène qui touche bien d’autres secteurs du territoire maralpin en raison notamment d’un budget de plus en plus élevé pour se loger), Mme Perreux et ses équipes se mobilisent pour continuer à faire du TJ de Grasse « une juridiction accueillante ». Elle assure que les «  conditions de travail sont bonnes » et que « l’ambiance est agréable ». « Un projet de juridiction est mis en œuvre pour promouvoir au quotidien la qualité de vie au travail », a-t-elle appuyé. « Ce projet nous a d’ailleurs permis d’être distingués au niveau régional par un troisième prix qui va nous permettre d’aménager une salle de repos ouverte à tous ».

« Esprit collectif »

« Nous accueillons également des renforts au greffe avec six arrivées  », a complété la présidente. « Ils sont présents à cette audience et siègent au côté de notre directrice de greffe. Nous tenions également à les présenter et à les saluer publiquement car une juridiction, c’est avant tout une communauté de travail dont chacun des membres dépend de l’autre. Il n’y a pas de décision de justice sans un travail d’équipe entre magistrats et greffe et nous tenons beaucoup à cet esprit collectif où le statut de chacun s’efface pour co-construire le service qu’attend de nous le justiciable  ». Preuve de la convivialité et de la solidarité qui règnent au sein de la juridiction : c’est la deuxième fois que ce sont les équipes elles-mêmes qui préparent le cocktail organisé après une audience solennelle. Afin de mener à bien ses missions, le tribunal, qui peut également compter sur des magistrats honoraires et sur des magistrats nommés à titre temporaire, s’appuie surtout sur le dévouement de chacun, y compris le week-end et pendant les vacances. «  J’insistai déjà l’année dernière sur la situation très préoccupante des effectifs du parquet, et à ma grande surprise, loin de se normaliser, elle s’est encore dégradée », a de son côté confié le procureur, Damien Savarzeix. Il a regretté que son parquet soit « amputé » de quatre membres sur un effectif de quinze. « Nous ne pouvons fonctionner que grâce au soutien indispensable que nous accorde le parquet général, avec la délégation de quatre magistrats placés  ».

Photo de Une ©S.Guiné

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