L'immédiat après-guerre

L’immédiat après-guerre sur le littoral varois raconté par Claire Deya

Hervé Stassinos, le maire, et Martine Clopin, conseillère municipale, ont reçu à la bibliothèque, Claire Deya, autrice, dont le magnifique livre « Un monde à refaire » est en lice cette année pour le Prix des lecteurs du Var.

L’autrice, particulièrement attachée à notre territoire, a détaillé son choix de situer son premier roman sur les plages d’Hyères et ses alentours, expliquant son attachement à ce littoral et à sa lumière unique. Comment imaginer que des pages si sombres aient pu s’écrire sur ces plages d’une « beauté à couper le souffle  » ?

Claire Deya est historienne et scénariste avant d’être autrice. Elle s’est beaucoup documentée pour restituer aux lecteurs une fiction romanesque construite autour du déminage des plages varoises en 1945.

Quand débute le roman, le Débarquement de Provence a eu lieu, le Sud est libéré mais les séquelles des années de conflit sont partout : dans les esprits, le paysage, les absents, mais pas que…Pour empêcher le débarquement, les Allemands ont criblé les plages de mines. Les soldats français continuent la guerre - l’Allemagne n’a pas encore capitulée - et alors que Raymond Aubrac est nommé responsable du déminage, au sein du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, on manque cruellement de bras et de savoir-faire pour déminer les plages, les routes, les champs…

3 000 volontaires sont rassemblés pour 13 millions de mines. Pas question pour le général de Gaulle de confier ces opérations à des entrepreneurs privés. Raymond Aubrac suggère, donc, de faire travailler la seule main d’œuvre disponible en quantité : les prisonniers de guerre allemands.

L’écriture fine et rythmée de Claire Deya restitue avec beaucoup d’émotion le travail des démineurs volontaires, résistants, réfugiés espagnols, italiens, communistes, ouvriers, qui d’abord s’offusquent de devoir travailler avec l’ennemi puis, qui, dans le travail, ne peuvent s’empêcher de partager des moments de camaraderie. Ils ont tous beaucoup perdu, ils ont tous un avenir à reconstruire, ils risquent tous leur vie à chaque seconde. « Un monde à refaire » est finalement moins le récit de l’immédiat après-guerre que celui d’une expérience de la construction de la paix.

Ce livre est surtout une fresque passionnante au cours de laquelle on tremble, on aime, on rit avec les personnages.

Photo de Une : ©PRESSE AGENCE

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