À Draguignan, le carré

À Draguignan, le carré militaire du cimetière accueille deux soldats morts pour la France

Claude Desbois, présidente du comité du Souvenir Français de Draguignan, a accueilli au carré militaire du cimetière communal, les familles de deux sergents morts pour la France en 1916 et 1960.

Grâce à l’action de Claude Desbois, les dépouilles de deux héros, tombés au champ d’honneur dans deux conflits qui ont endeuillé notre pays, reposent désormais côte à côte, non loin de leurs camarades américains du cimetière du Rhône. Lors de cette cérémonie, empreinte de recueillement et d’émotion, de nombreuses autorités était également présentes ainsi que le drapeau du 4ème RIMA et un piquet d’honneur du 21ème RIMA.

Honorer la mémoire et faire en sorte que leurs noms ne tombent pas dans l’oubli est la mission première du Souvenir Français qui s’occupe des tombes en déshérence où reposent un « Mort pour la France », lors de la reprise des concessions par les communes. En parallèle, l’institution Français mène une action pour la géolocalisation de ces tombes sur l’ensemble du territoire national (portail Géo mémoire).

Sergent Antoine, Ernest CAUVIN

Le sergent Antoine, Ernest Cauvin est né dans le village de La Motte le 9 juillet 1880. Il a été mobilisé le 2 août 1914 et rejoint le 311è Régiment d’Infanterie, à Antibes le 4 août. Blessé le 3 mars 1916 à Regniéville en Meurthe et Moselle, par un éclat d’obus qui lui perfore le tympan, il s’illustre lors de la bataille du Mort-Homme, le 18 juin 1916.

La Croix de guerre lui est attribuée le 27 août 1917 avec une citation à l’ordre du Régiment dont les termes sont à rapprocher du contexte, la bataille de Verdun : « Sous-officier d’une très grande bravoure, présent sur le front depuis le début des hostilités, s’est fait remarquer tout particulièrement au combat du 18 juin 1916 en chargeant l’ennemi à la baïonnette à la tête de sa demi-section. Déjà blessé au cours de la campagne ».

En juillet 1917, à cause d’une sclérose d’un poumon, une commission de réforme l’affecte en service auxiliaire au 145ème Régiment d’Infanterie Territoriale. Muté en août 1918 au 6ème Bataillon de Chasseurs, il décède de tuberculose, maladie contractée sur le front, à l’hôpital de Nice, le 22 septembre 1918.

Sergent Joseph, Georget HOARAU

Né le 29 août 1926 à Entre deux, canton de Saint-Pierre à La Réunion, il est appelé le 25 janvier 1947 et affecté au 1er bataillon mixte de Madagascar.

En septembre 1948, il est cité à l’ordre de la brigade : « En opération depuis la rébellion, s’y est révélé courageux, énergique, entraînant ses camarades à la poursuite des bandes rebelles, en particulier au début de la rébellion, puis au sud de Mahaboko où son groupe, à trois reprises, a réussi à accrocher et à disperser des adversaires particulièrement agressifs.
S’est confirmé en juin 1948 dans la destruction des parties adverses dans la région de Analamarina par son courage et son initiative ».

En janvier 1950, il rejoint le 1er Régiment Colonial d’Infanterie à Versailles, puis en janvier 1951, le Groupement d’Instruction des Troupes Coloniales en Métropole ou il est nommé sergent.
Il part en Indochine en mai 1951 où il est cité une deuxième fois à l’Ordre de la Brigade : « Sous-officier courageux et dévoué, s’est particulièrement distingué le 6 juin 1953 à AP-QUANG-HOI au Nord Vietnam en dirigeant la fouille de ce village et en capturant 8 rebelles cachés dans ses souterrains ».

En juin 1954 il revient au GITCM de Fréjus, puis en 1956 est affecté au Dahomey à la 4ème Brigade d’Afrique Occidentale Française. En décembre 1959, il affecté au 1er Bataillon du 4ème RIMA à Fréjus. Il part en Algérie en janvier 1960. Il rejoint la 4ème Cie du 4ème RIMA. Il est tué au combat le 17 juillet 1960 à Saint-Charles (Ghessabah).

Photo de Une : ©PRESSE AGENCE

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