Le Département aux côtés des petites communes face à la désertification médicale

« Ce guichet, point d’entrée privilégié, vise à informer, orienter et offrir un accompagnement personnalisé pour faciliter l’installation et la mise en œuvre de projets adaptés aux besoins locaux tout en respectant les aspirations personnelles des demandeurs », ajoute le département, qui a présenté ce nouveau dispositif à l’occasion du 7e salon des communes et des intercommunalités, le 10 octobre à Cannes. «  La désertification médicale s’inscrit dans ce que nous avons engagé depuis très longtemps : des aides aux médecins, aux praticiens, pour s’implanter sur les territoires », a expliqué le président du conseil départemental Charles Ange Ginésy. «  Et on s’aperçoit que ces aides ne sont pas suffisantes. Alors nous avons une action, avec un guichet unique, avec également un bus connecté qui permet de déambuler dans les communes (du haut et du moyen pays), avec des hôpitaux qui sont réhabilités, comme c’est le cas de l’hôpital de Puget-Théniers où on a installé notre centre départemental de médecine », a-t-il ajouté. Le «  bus santé connecté » permet de réaliser des téléconsultations médicales, des consultations de médecine générale, des actions de prévention et de dépistage et des vaccinations. Il s’adresse en particulier aux patients hors parcours de soins et sans médecin traitant déclaré. Le département précise qu’il sera « présent en expérimentation » dans huit communes : Malaussène, Toudon, Entraunes, La Penne, Rigaud, Ascros, Daluis et Aiglun.

Un pôle santé à L’Escarène

Si la commune de L’Escarène a bénéficié d’une aide du département, et de la région également, pour ouvrir son pôle santé en début d’année, elle doit beaucoup aux efforts de son maire, Pierre Donadey, ancien médecin. «  J’ai fait un cabinet avec quatre places de médecin et il y en a trois qui sont à l’intérieur. Il y a également quatre kinés et nous avons dans un autre cabinet un rhumatologue, un psychologue, une diététicienne et une sage-femme. Il manque encore un médecin généraliste et j’aimerais bien avoir un cardiologue et un dermatologue, c’est un peu urgent ». Pierre Donadey, à la retraite depuis peu après 50 ans de pratique de la médecine, avait ce projet de pôle santé en tête depuis longtemps. Il est particulièrement fier d’avoir vu ses remplaçantes s’installer. Mais il est bien conscient qu’il faut pour cela avoir « un village attractif  », avec notamment une crèche et une école. Son prochain projet : « faire une école d’aides-soignantes. Parce ce que si on n’a plus d’aides-soignantes, on fermera les EHPAD et on aura un nouveau problème de désertification pour nos villages ».