Jérémy Griffaud : « Sous

Jérémy Griffaud : « Sous le ciel » de Chagall

Rencontrer Jérémy Griffaud donne accès à la connaissance d’une forme d’art apparue dans les années 80 : des œuvres interactives. Le musée Chagall l’a invité à créer un dispositif faisant intervenir peinture, vidéo et son, installant le visiteur au cœur d’une expérience virtuelle en 3D, sensorielle, nouvelle et captivante, qui va certainement attirer dans ces murs un public nouveau, plus jeune ou plus néophyte. Jérémy en a l’habitude : il exporte ses mappings dans le monde entier. 

Le mapping vidéo est une fresque lumineuse projetée en XXL sur des monuments historiques. On voit ce genre de spectacles lors des fêtes des lumières. À Nice, ce qui est intéressant, c’est qu’il ne s’agit pas de reproductions comme on voit souvent, mais bien de créations originales, des aquarelles surdimensionnées et hallucinantes. 
Après ses études au pavillon Bosio à Monaco, Jérémy Griffaud a beaucoup produit de films. «  Des courts métrages sans scénario réel, des projections vidéos animées », régulièrement montrés au festival OVNI à l’hôtel Windsor avec le collectif Very High Stuff. Une installation où le paysage avance dans la salle de gym du Splendid hôtel à Nice, un film projeté sur la façade d’un immeuble à Denver… Il mène des expériences du même ordre dans des musées en Chine, en Malaisie, en Espagne, et bientôt au Portugal.
En novembre, il installera ses créations dans la grotte du Lazaret, un « investissement personnel énorme » qui lui donne le sourire et fait briller ses yeux.

Jardin édénique, créatures hybrides...

Voici donc que nous est proposé un dialogue avec différentes phases du message biblique de Marc Chagall. C’est une autre approche que celle précédemment exposée par Makiko Furuichi qui avait peint la Vie du Prophète Elie à l’aquarelle directement sur trois murs du musée niçois.
L’installation immersive, multimédia psychédélique, de Jérémy Griffaud intitulée «  Sous le ciel  » fait intervenir ses aquarelles retravaillées avec des logiciels de jeux vidéos. Un art qu’il pratique depuis l’âge de quatorze ans. Elles sont projetées dans une pièce expédiant le visiteur dans l’univers mouvant, teinté de chatoyantes couleurs d’une planète parallèle à la nôtre, peuplée de créatures extraterrestres, entièrement échappées de son cerveau en ébullition. « La nature est un thème récurrent chez moi  » explique l’artiste. Jardin édénique et villes-îlots, entre monde souterrain et étendue céleste, une profusion d’éléments, avec des créatures hybrides, translucides, flottantes. Leurs gestes et déplacements, répétés et un peu maladroits, sont touchants.

Dans cette entreprise «  très artisanale » selon lui, Jérémy est secondé par son père Jean-Yves, qui en a composé « très modestement » la musique, troquant sa guitare jazz-rock contre des outils numériques. Père et fils sont très connus pour leurs travaux sur la scène niçoise. À ce duo d’artistes s’ajoute le deuxième frère, Julien, peintre, qui expose actuellement à la galerie Espace à Vendre.
Autrement dit : une complète famille d’artistes !

Marie LESIMPLE

Toutes photos dont la Une : ©ML

deconnecte