Plaidoyer pour l’éducation

Pas étonnant que le chômage soit une plaie dans la plupart des grands pays du monde : il devient de plus en plus difficile de trouver du personnel qualifié pour les taches les plus humbles. Voyez par exemple les Etats-Unis : la NASA réussit à envoyer sur Mars un robot surdoué, capable de repérer du crottin de bactéries vieux de plusieurs milliers d’années. Les ingénieurs yankees sont sacrément fortiches. Les USA réussissent également à convoyer leur Président en Israël, moins de cinq ans après sa première élection : faut le faire. Seulement voilà : arrivé sur place avec ses impedimenta habituels, qui nécessitent la mobilisation d’une escadrille entière d’avions cargos, voilà notre premier Américain immobilisé : sa voiture blindée – un bijou de technologie sécuritaire obtenu par croisement d’une tortue des Galápagos et d’un ordinateur à roulettes -, son Obamamobile, donc, refuse de démarrer. Vous voyez le tableau. Les batteries étaient-elles à plat ? Le réservoir était-il à sec ? Les bougies étaient-elles encrassées ? Nul ne le sait : toute information sur la Cadillac présidentielle relève du secret défense, on s’en doute. Mais que la Maison-Blanche ne puisse plus s’offrir des mécaniciens diplômés, voilà qui ne rassure guère sur la formation professionnelle aux States, ni sur la santé financière du pays.

Voyez par exemple Chypre. Grâce à l’UE, l’île est parvenue à passer directement d’une économie agricole à une économie de services. Tous les paysans sont devenus banquiers. Bravo. Sauf qu’on a oublié de leur apprendre à compter. Chacun peut maintenant mesurer ce qu’il en coûte de rogner sur le budget de l’Education nationale. Voyez par exemple la Chine : à la force du poignet, le pays est devenu la principale usine du monde. Pékin vient même de renouveler largement son équipe de dirigeants, bien que les précédents ne fussent pas complètement hors d’usage. C’est un signe évident de dynamisme. Sauf que depuis quelques jours, voilà que l’on pêche à Shanghai des carcasses de porcs par milliers. Non, non, ils n’étaient pas malades : les autorités l’ont affirmé et ce n’est pas le genre de la maison que de voiler la vérité. D’ailleurs, on s’échange sur le Net de nouvelles recettes, comme la « soupe de porc au robinet ». La réalité est plus dérangeante : les éleveurs chinois, très à cheval sur l’hygiène, s’obstinent à baigner leurs bêtes dans le fleuve Huangpu. Mais ils ont oublié de leur apprendre à nager. C’est malin. Il est temps pour les chercheurs chinois de mettre au point le cochon amphibie, par hybridation d’une Cadillac et d’une carpe de rivière. Avec une peau mélaminée, pour faciliter la flottaison.

La recette du jour

Métiers d’avenir

Vos enfants s’inquiètent pour leur avenir professionnel. Offrez-leur une formation éclectique afin de maximiser leurs chances. Ils pourront ainsi devenir boulier à Chypre, mécanicien à la Maison-Blanche ou généticien à Shanghai. Les Chinois rêvent de transformer les vessies de porc en lanternes, pour éclairer le socialisme de marché.