La FAO aux fourneaux

La FAO aux fourneaux

Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenu. On avait déjà relevé ici, voilà déjà deux ans, que l’UE avait débloqué un budget de 3 millions pour promouvoir la consommation d’insectes dans la ration humaine de protéines animales. Car les bovidés sont un fléau pour l’environnement : il faut 8 kg de nourriture pour produire 1 kg de viande ainsi que… des nuages de méthane qui renforcent l’effet de serre. Il faudrait donc y aller mollo sur le steak de charolais, d’autant que les trains peuvent continuer de rouler sans les vaches pour les regarder passer. A l’occasion de la Conférence internationale sur les forêts au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition, qui se tient à Rome et s’achève aujourd’hui, la FAO est revenue sur un thème qui lui tient à cœur : il y aura bientôt 9 milliards d’individus à nourrir sur la planète, ainsi que pléthore d’animaux d’élevage. Il est donc urgent d’exploiter les ressources forestières : outre le gibier, les baies, les champignons et le miel, il est temps de capturer les insectes qui pullulent presque toute l’année. Un véritable garde-à-manger.

Depuis Colbert, nous autres Français sommes attentifs à nos forêts, dont la surface de cesse de croître. Ce qui n’empêche pas la filière bois d’être à la peine. Mais nos gardes forestiers feraient œuvre d’anticipation en devenant des spécialistes de l’entomophagie, promise à un développement considérable. La FAO relève que 2 milliards d’hommes consomment déjà des larves, des chenilles, des criquets et des scarabées, au global près d’un millier d’espèces différentes d’insectes. Avant de boulotter araignées et scorpions, dont les vertus nutritionnelles sont à l’étude. Les experts de l’ONU suggèrent que ces mets sont délicieux ; sans vouloir offenser leur diagnostic, il est permis de penser que beaucoup préfèreraient un gigot d’agneau à une brochette de grillons, s’ils avaient le choix. Mais sans doute est-il judicieux de se familiariser avec des nourritures peu conventionnelles, quand bien même serait-on confiant en l’ingéniosité du sapiens pour remplir sa gamelle. Car Paul-Emile Victor nous a prévenus : « Les optimistes pensent que tout est foutu et que l’on finira par manger de la m… ; les pessimistes craignent qu’il n’y en ait pas pour tout le monde  ».

La recette du jour

Education gastronomique

Les contraintes à venir obligent à bouleverser les pratiques éducatives. S’il demeure important d’interdire aux enfants de bayer aux corneilles, il est désormais recommandé de leur apprendre à gober les mouches. Ce sera autant de protéines économisées sur la ration de leur déjeuner.

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