La faillite de l'enseigne

La faillite de l’enseignement

Voilà un moment que l’on se demande pourquoi la conjoncture économique est aussi morose. Oh, bien sûr, les causes techniques sont assez bien identifiées. Selon le consensus des experts, c’est la ménagère américaine qui est responsable ; elle a emprunté tout l’été. Si bien que quand la bise fut venue, après que les banquiers eurent emballé tous les crédits pourris dans des paquets-cadeaux, ce sont les Etats qui ont hérité d’une bonne partie du fardeau. Normal : l’activité du monde entier a longtemps été soutenue par la frénésie des Yankees : ils ne peuvent pas s’empêcher d’acheter en masse des choses dont ils n’ont pas besoin, avec de l’argent qu’ils n’ont pas. Nous avons tous profité de leur maladie. Alors, comment régler le problème ? Inutile de recruter de nouveaux psychanalystes : aux Etats-Unis, ils sont aussi nombreux que les avocats et rien n’y fait : ni la santé mentale des autochtones, ni leur système judiciaire ne s’améliorent. Alors que la solution est évidente : il suffit d’une réforme vigoureuse de l’enseignement.

Car voyez-vous, les States subissent une dérive de leur système éducatif comparable à celle que connaît notre Education nationale. Chez nous, par exemple, il faut attendre qu’un écolier atteigne un troisième cycle de l’enseignement supérieur pour maîtriser à-peu-près la lecture. Mais pas l’écriture : pour parvenir à la rédaction d’un texte cohérent, dépourvu de fautes de syntaxe et d’orthographe, il faut au moins être candidat à l’Académie française. Et encore. Chez les Américains, ce n’est pas mieux, convenons-en. Mais en plus, ils n’apprennent plus à compter. Même dans les écoles les plus coûteuses et les plus prestigieuses. Voyez Obama : d’accord, il a appris à modeler de beaux discours. Ce pourquoi il est devenu Président. Mais pour l’arithmétique, oulala, c’est dramatique. Connaissez-vous le plan d’enfer qu’il propose, pour assainir les finances des Etats-Unis qui affichent une dette de 15.000 milliards de dollars (100% du PIB) et un déficit budgétaire de 1.500 milliards ? On vous le donne en mille : son projet vise à réduire le trou de… 3.000 milliards. On se dit que c’est bigrement ambitieux. Seulement voilà : il s’agit du cumul des économies prévisibles sur les 10 ans à venir. Si bien qu’à cette échéance, la dette US atteindrait 200% du PIB et le déficit budgétaire serait à peine écorné. Autant dire qu’avec ce plan, la solvabilité de l’Oncle Sam ne sera même pas garantie aux calendes grecques. Nous autres Européens sommes meilleurs en calcul : avec la purge que l’on veut imposer aux Grecs, la faillite d’Athènes devrait se produire bien avant les calendes américaines.

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Vous cautionnez le train de vie de votre maison et vos gens ne lésinent pas sur la dépense. Si bien que vous vous retrouvez perclus de dettes et vos créanciers tordent le nez. Promettez de supprimer les blinis avec votre caviar pendant les dix ans à venir. Et exigez la solidarité de vos banquiers : qu’ils renoncent au caviar pendant la même durée.

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