Les moteurs de l'innovati

Les moteurs de l’innovation en France

  • le 9 décembre 2014

Les sociétés exportatrices sont les plus innovantes, souligne l’Insee dans une récente étude. Mais d’autres éléments sont à ne pas négliger pour les entreprises, comme l’implantation régionale. Zoom sur celles qui innovent partout en France, et pourquoi.

En ces périodes de croissance faible et de chômage en hausse, l’innovation est présentée comme le meilleur moyen de redynamiser une économie atone. L’enquête de l’Insee menée sur l’ensemble de la France révèle qu’entre 2010 et 2012, champ d’étude de l’analyse, 53% des sociétés de 10 salariés ou plus ont innové. Le chiffre reste stable par rapport aux années précédentes (54% entre 2008 et 2010), montrant qu’il n’existe pas de décrochage de notre économie dans ce domaine, ce qui est en soi une bonne nouvelle.

Et les secteurs les plus innovants ne sont pas ceux que l’on croit, puisque c’est l’information et la communication le secteur leader, avec 69% de ses entreprises ayant innové, talonné par les activités financières et d’assurances ( 67%), contre 55% des entreprises industrielles.

Mais quel est le visage réel de cette innovation ?

Il ne faut pas la réduire à l’introduction d’un produit nouveau sur le marché, seulement 16% des entreprises l’ont fait au cours des années 2010 à 2012. Ici, l’innovation revêt sa définition la plus large puisqu’elle peut englober la création ou l’amélioration de produits (biens ou prestations de services), porter sur les procédés de production, les modes d’organisation ou encore les stratégies de vente.

Souvent considérées comme le cœur des innovations car liées directement à la production, les innovations technologiques dédiées aux produits ou aux procédés de production sont menées par 37% des entreprises. Cependant, il existe une forte variation entre secteurs : 54% dans l’information et la communication, pour seulement 18% dans les transports. À noter que près de la moitié des sociétés ayant eu une démarche d’innovation technologique ont reçu un soutien financier public pour la conduire (40% ont bénéficié d’un crédit impôt recherche).

Outre les aides publiques, un élément important favorise l’innovation : l’exportation.

L’étude de l’Insee relève, sans surprise, que 64 % des entreprises engagées à l’international ont innové sur la période, contre 43% des sociétés non-exportatrices. En particulier, 25% des entreprises exportatrices ont introduit un nouveau produit sur le marché, contre seulement 8% pour les autres. Cette donnée s’explique par l’exigence souvent accrue des marchés extérieurs avec leurs normes, leurs standards et leurs modes, qui peuvent difficilement être conquis avec des produits déjà existants, argumente l’Insee.

Cette perspective internationale ne doit pas faire oublier qu’il s’agit d’entreprises de nos régions qui innovent au quotidien, et pas forcément de grands groupes nationaux, dont l’implantation géographique a une influence réelle.

Les PME régionales mobilisées

La grande majorité des PME concentrent plus des quatre cinquièmes de leurs salariés dans la même région, mais tous nos territoires ne sont pas logés à la même enseigne. L’enquête européenne sur l’innovation s’est en effet penchée sur la part des PME ayant innové entre 2010 et 2012, qui varie grandement suivant les régions : de 49% en Nord-Pas-de-Calais à 59 ou 60% dans les Pays de la Loire et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Ces écarts s’expliquent en partie par des effets de structure, liés à la répartition des différentes sociétés locales par secteur d’activité et par taille. À signaler justement que plus les PME sont grandes, plus elles tendent à innover. Pourquoi ? L’étude le justifie par un accès plus facile aux financements ou encore un éventail plus large d’activités permettant de mieux répartir les risques.

Côté secteur, les PME régionales de l’information et communication ont innové à hauteur de 67% tandis qu’elles étaient moins d’une sur deux (48%) dans l’agriculture. L’environnement de la PME régionale (dimension du marché, investissement et la qualification de la main d’œuvre) influe sur sa capacité à innover.

Par Karl DEMYTTENAERE

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