Pluie d’hommages après le décès de Me Henri Leclerc, « un modèle »
- Par Sébastien Guiné --
- le 6 septembre 2024
Il était unanimement reconnu comme un grand avocat et comme un grand homme. Henri Leclerc, avocat brillant, orateur hors pair, s’est éteint le 31 août à l’âge de 90 ans.
Dans un communiqué, la Ligue des droits de l’Homme, qu’il avait présidée de 1995 à 2000 et dont il était président d’honneur, a fait part de sa peine « immense » après la disparition de celui que les membres de la LDH appelaient « Henri ». Marie Dosé, pénaliste, qui a eu envie de devenir avocate après avoir entendu Me Leclerc plaider, a confié, très émue au micro de France Inter, être « orpheline ». « On a perdu le plus grand. Henri a eu une carrière inégalée. On ne peut pas imaginer ce qu’Henri représente pour tous les avocats de la défense. C’était un porteur de fraternité, c’était un humaniste et il avait cela profondément ancré en lui ». Dans une tribune publiée dans Le Monde, son confrère Basile Ader a reconnu lui aussi qu’Henri Leclerc était « le meilleur d’entre nous ». « Il avait tout. Il avait toutes les qualités de l’avocat ». Le magistrat Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, a salué dans un post un « ardent défenseur des libertés, pénaliste talentueux et engagé », qui « a marqué des générations de juristes, pour lesquelles il demeurera un modèle ». Dans son communiqué la LDH reprenait un extrait du discours prononcé par Henri Leclerc à l’occasion des 100 ans de l’association en 1998 : « Ils sont toujours là, nos vieux adversaires. Nous les connaissons bien. Ils s’appellent l’arbitraire qui menace les libertés, l’intolérance qui détruit la fraternité, le racisme qui nie l’égalité, l’individualisme qui tue le citoyen. Elle est toujours présente, la misère, cette insulte à la dignité. Et devant nous, dressés, tous les pouvoirs dont on abuse ».