François Molins : L’État de droit est « sacré »
- Par Sébastien Guiné --
- le 2 octobre 2024
Il connaît particulièrement bien le droit et l’État de droit, lui qui a été magistrat pendant 46 ans, occupant notamment les fonctions de procureur de la République près le TGI de Paris, de 2011 à 2018, et de procureur général près la Cour de cassation de 2018 à 2023. Interrogé par France Bleu Loire Océan mardi 1er octobre sur les déclarations du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui dans le JDD du 29 septembre affirmait que l’État de droit n’était « pas intangible ni sacré », l’ancien magistrat a fait part de son inquiétude et de son incompréhension. « L’État de droit, c’est quelque chose de sacré. C’est quelque chose qui est consubstantiel à la démocratie parce que c’est un instrument de limitation des pouvoirs de l’État pour assurer l’exercice des libertés. Aujourd’hui l’État de droit est aussi fondé sur un système de valeurs auquel la France a adhéré qui est la convention européenne des droits de l’Homme », a-t-il assuré. « C’est inquiétant et j’ai du mal à comprendre qu’on puisse tenir des discours pareils », a ajouté François Molins, qui depuis le début de l’année donne des cours à l’ICES de La Roche-sur-Yon. Il a également rappelé au micro de la radio locale qu’il ne fallait pas confondre, « comme disait souvent Laurent Fabius », « l’état du droit, qui est fait pour changer et s’adapter à la société, avec l’État de droit, qui est quelque chose de sacré ».