Nice, Toulon et 19 (...)

Nice, Toulon et 19 autres communes ne veulent pas de « Canua Island »

Dans une tribune diffusée ce vendredi 17 mai, 21 maires de communes du littoral de la région Sud, soutenus par le président de la région Renaud Muselier, s’opposent fermement à la « structure flottante ‘Canua Island’ » qui vient de démarrer son activité, pour l’instant au large de Mandelieu-la-Napoule.

Les maires opposants, dont celui de Nice Christian Estrosi et celle de Toulon Josée Massi, dénoncent une activité qui « ne peut que générer des nuisances qui impacteront gravement l’intégrité du milieu naturel et affecteront la faune et la flore sauvage : ondes sonores aquatiques et aériennes, trafic permanent de navires à moteur pour le transport des clients et du personnel (…) ». Ils ajoutent que « cette exploitation commerciale du milieu marin s’oppose directement aux engagements de nos communes du littoral méditerranéen signataires de la Charte du Sanctuaire PELAGOS pour assurer une protection maximale aux mammifères marins, des chartes ‘Zéro déchet plastique’ et de la ‘Charte d’engagement pour des plages de caractère en Méditerranée’ ». Ils estiment par ailleurs que « Canua Island » crée « des distorsions économiques inacceptables vis-à-vis des établissements de tourisme ouverts toute l’année et qui sont soumis à des régimes de taxation qui entravent leur fonctionnement et leur développement. Sans une opposition claire à cette exploitation commerciale du milieu maritime naturel ce projet risque de se multiplier sur nos côtes et se transformer en une activité événementielle qui mettra en péril l’intégrité naturelle du milieu marin ».

Le 18 avril, le maire de Cannes et président de l’association des maires de France (AMF), David Lisnard, avait demandé que les maires puissent «  interdire ou réguler le trafic sur le domaine maritime  ». « Comme je le propose avec insistance à l’État depuis dix ans, les maires doivent pouvoir interdire ou réguler la présence des paquebots et bâtiments commerciaux (navires-plateformes de restauration, de loisirs nautiques ou d’événementiel) sur le domaine maritime en face des communes littorales. À ce jour, les élus locaux sont impuissants en la matière. Les navires ne sont pas sur leurs communes car situés en mer, donc sous compétence de l’État  », avait-il écrit dans un communiqué. « Concernant les plateformes ou autres ‘îles flottantes’ elles créent une concurrence déloyale par rapport aux établissements de bains de mer qui s’acquittent de redevances domaniales et taxes, et qui ont été choisis après mise en concurrence et respect d’un cahier des charges strict  », avait ajouté le maire de Cannes.


« Canua Island » est un navire de 1 750 m2, qui peut accueillir jusqu’à 350 invités. Il est équipé d’un rooftop, d’un bar, d’espaces de restauration et d’une piscine d’eau douce. Les concepteurs assurent que « les normes environnementales sont au cœur du projet », avec une « empreinte carbone 3 fois moins élevée qu’un voilier du Vendée Globe » et « utilisation de bio carburant, mouillage sur fonds sablonneux, récupération des eaux usées, aucune lumière sous-marine, son atténué pour un respect de la vie marine ».


Les élus signataires de la tribune du 17 mai  
Renaud MUSELIER président de la région Sud
Christian ESTROSI, maire de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur ;
François de CANSON, maire de La Londe-les-Maures et vice-président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur ;
Georges BOTELLA, maire de Théoule-sur-Mer et conseiller régional ;
Joseph SEGURA, maire de Saint-Laurent-du-Var ;
Lionnel LUCA, maire de Villeneuve-Loubet ;
Jean-Paul JOSEPH, maire de Bandol ;

Visuel de Une : (illustration) Le restaurant flottant Canua Island a été inauguré jeudi 16 mai dans le golfe de La Napoule ©DR

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